Panther A en FranceÉté 1944

Dénomination d’inventaireSd.Kfz. 171
Nom completPanzerkampfwagen V Panther Ausführung A
Unité d’attachePanzer-Regiment Großdeutschland
Théâtre d’opérationFrance, juin 1944
KitTamiya 35065 (1969, boîte de 1988)
Pièces secondairesEduard 35424 et Eduard 35425
Période de réalisationSeptembre à novembre 2018

En magasinant chez Imaginaire des produits pour finaliser mon Marder III, mon regard avait été accroché par la boîte Tamiya d’un Panther. L’apparence et la réputation du Panther en a fait mon char préféré de la Seconde Guerre mondiale depuis que je suis garçon. Après mon premier modèle réduit en 35 ans, pourquoi ne pas me lancer dans un second? Après tout, j’avais les outils, et il me restait de la peinture… Et, à 30$, ce kit demeurait bien abordable. Alors, j’ai plongé. Sans savoir que je m’aventurais dans un gouffre sans fonds…

Un kit vintage

Une fois sa boîte ouverte, j’ai constaté que ce kit avait été conçu en 1969. D’ailleurs, le plastique différait de celui de mon Marder III. Au moment de détacher ou sabler les pièces, ce plastique-ci me semblait plus sec et friable, plus solide, mais moins souple. Le graphisme du livret reflétait une autre époque, mais les instructions étaient simples et claires, comme Tamiya en a la réputation.

Ajout de pièces photogravées

Un ami qui avait eu jadis la passion des modèles réduits me suggéra de regarder les pièces complémentaires1 afin d’améliorer le résultat final. Je découvris alors trois choses:

  1. les critiques assassines du kit que je m’étais procuré
  2. tout un marché pour les passionnés de ce passe-temps
  3. la Zimmerit

Le revêtement est une barrière qui prévient tout contact direct entre une mine magnétique et la surface métallique du véhicule. Il est strié pour accroître son épaisseur effective. Cette épaisseur réduit l’attraction magnétique et permet le détachement de la mine simplement grâce à son poids et aux vibrations du véhicule. La Zimmerit ne possède pas de propriétés anti-magnétiques, mais empêche simplement le contact direct avec l’acier. […] La Zimmerit est appliquée sur certains chars et sur certains canons automoteurs sous casemate produits entre décembre 1943 et le 9 septembre 1944. Elle est rarement appliquée sur des véhicules blindés à ciel ouvert. L’aspect brut de la couche de Zimmerit donne une apparence distincte aux véhicules qui en sont recouverts.

Extrait de: Zimmerit, Wikipedia [fr]

Malgré sa texture grossière et évidente et mon intérêt pour les chars de la Seconde Guerre Mondiale, je ne l’avais jamais remarquée. Mais, les critiques de mon kit Tamiya déploraient son absence et mes recherches me firent comprendre que presque tous les Panther Ausf. A devaient nécessairement en avoir été revêtus.

Je me commandai donc deux ensembles de pièces photogravées2 de la compagnie Eduard: un pour reproduire cette texture de Zimmerit, et l’autre pour préciser ou corriger des détails du kit de Tamiya.

Tout au long de ce projet, je fis une grave erreur: coller les pièces photogravées avec ma colle Tamiya habituelle. Les instructions d’Eduard ne parlaient d’ailleurs pas du type de colle à utiliser. J’ai tôt vu que les pièces de métal tenaient difficilement, alors ma stratégie fut de les coller, puis de les fixer encore plus avec les couches d’apprêt et de peinture.

Cela fonctionna… un temps.

Trop tard, j’apprendrai qu’il aurait fallu de la colle cyanoacrylate, comme la Krazy Glue.

Peinture

Sans aérographe, mes options de camouflage demeurent limitées. Mais, les instructions d’un kit Takom me montrèrent un motif bien particulier qui m’apparut facilement reproductible avec des masques simples et de la peinture en aérosol.

Je me suis ensuite initié au chipping. J’avais lu qu’il faut commencer par des taches claires, pour ensuite remplir certains de celles-ci d’un couleur foncée, proche de celle de l’acier.

Mais, de nouvelles trouvailles sur le Web me convainquirent que mon « écaillage » de peinture n’était pas réaliste. D’une part, les chars allemands était recouverts en usine d’un apprêt rougeâtre3 avant d’être peints. D’autre part, si la peinture en venait à être égratignée ou arrachée, ce serait jusqu’au métal, pas en laissant une couleur intermédiaire pâle.

Je recommençai avec seulement des petites écailles foncées. Ce chipping refait, je me suis ensuite initié à une autre technique: utiliser de la peinture à l’huile pour faire des coulisses de rouille. Ainsi débuta une histoire d’amour avec la peinture à l’huile.

Pigments

Autre première pour moi: les pigments. On peut les appliquer directement au pinceau, mais dans ce cas ils demeurent très volatiles. Dilués dans l’eau, ils se déposent dans les interstices. L’application donne forcément de grosses taches, qu’il faut nettoyer ensuite. Si on veut qu’ils soient bien fixés, il est recommandé d’utiliser un solvant. Mais, pour cet essai, j’ai voulu y aller prudemment, avec les pigments Vallejo 73.199 « European Earth », d’une teinte plutôt rosée.

Leçons apprises

  • Ce kit conçu en 1969 se voulait avant tout un jouet
  • Les pièces complémentaires gonflent rapidement la facture
  • Les minuscules pièces photogravées se brisent et se perdent facilement
  • Une fois sec, le Tamiya Putty devient très dur: nettoyer les excès au plus tôt!
  • Fixer les photogravures nécessite de la colle cyanoacrylate

Épilogue

Quelques mois après avoir complété mon Panther Ausf. A et conclu mon retour nostalgique au modélisme, je remarquai que ses côtés en Zimmerit photogravée décollaient. J’ai voulu les recoller, mais ceci engendra des dommages, qu’il me fallut repeindre. Une retouche par ci, une autre par là, une nouvelle couche de peinture pour masquer le tout… Peu à peu, après deux séances de recollage espacées de quelques mois, des pièces furent brisées et recollées, d’autres furent perdues dans les interstices du plancher. Bref, mon modèle réduit devint laid.

Un bris de trop lors de ma troisième tentative pour le réparer, me fit le jeter à la poubelle. J’ai alors décidé de le remplacer par un autre Panther, d’un kit de qualité supérieure. Ainsi je replongea dans ce passe-temps des modèles réduits.

Puis, je me suis demandé: pourquoi ne pas réchapper mon premier Panther pour y faire des tests de peinture? De mes ordures, j’ai ressorti la boîte puante qui contenait ses pièces. Cette « restauration » devint mon septième projet, le plus coûteux, ardu et long de tous.

Pages connexes

Vidéographie

Webographie

Wikipedia

Notes

  1. En anglais: « aftermarket pieces »
  2. En anglais: « photoetched »
  3. En anglais: « red oxyde primer »

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