Panther G « Befehls »Ardennes, décembre 1944

Dénomination d’inventaireSd.kfz. 267
Nom completPanzerkampfwagen V Panther Ausführung G Befehlswagen
ConstructeurMaschinenfabrik Augsburg-Nürnberg
Date de productionFin septembre ou début octobre 1944
Fahrgestellnummer121080
Unité d’attacheStab I./SS-Pz.Rgt 1
Théâtre d’opérationArdennes, novembre à décembre 1944
KitCyber Hobby (Dragon) « Smart Kit » 6551
Période de réalisation16 avril au 22 juillet 2020

Un kit de qualité

Mon premier Panther ravagé par de trop nombreuses retouches, j’ai voulu le remplacer. Cette fois-ci, je délaissa Tamiya pour Dragon Models Limited. Les kits Dragon sont plus dispendieux, notamment parce qu’ils contiennent des pièces photogravées1 et d’autres accessoires ajoutant au réalisme, comme des câbles en métal et des pièces de plastique transparent.

Cyber-Hobby est une gamme de Dragon présentant des éditions limitées. Chez Passetemps 3000, je me suis procuré le « Smart Kit » Cyberhobby 6551, Befehls-Panther Ausf.G, qui permet de reproduire un char de commandement, en allemand: « befehlswagen ».

Contexte historique

Les postes de commandement mobiles des divisions blindées jusqu’au niveau du bataillon étaient équipés de ces véhicules. Ces variantes à l’équipement radio étendu permettaient aux unités de rester en contact même sur de plus longues distances. Un total d’environ 400 véhicules blindés de commandement furent produits; environ 40 d’entre eux comme Sd.Kfz. 2682

De l’extérieur, un tel char se distinguait seulement des autres Panthers par ses antennes. Un Befehls-Panther était donc amplement capable d’attaquer et de se défendre, contrairement aux premiers Panzerbefehlswagen, des Panzer I auxquels on avait retiré l’armement principal.

Il y avait deux types de Befehls-Panther:

  • Befehlswagen Ausf D/A/G (Sd.Kfz.267) – char de commandement
  • Befehlswagen Ausf D/A/G (Sd.Kfz.268) – char de liaison avec la force aérienne

Étant donné que l’équipement radio supplémentaire et le générateur associé nécessitaient beaucoup d’espace, l’espace de stockage pour les munitions de l’armement principal était réduit de sorte que seules 64 cartouches pouvaient être transportées. La mitrailleuse à tourelle coaxiale et le support étaient omis et son ouverture fermée par un bouchon.

Le Sd.Kfz. 267 était équipé d’un FuG 8 et d’un FuG 5. Le véhicule peut être identifié par la base de l’antenne 1, logée dans un cylindre blindé au centre du panneau arrière. L’antenne en étoile (Sternantenne D) du FuG 8 y était montée. L’antenne tige de 2 m pour le FuG 5 a été installée sur le toit arrière droit.

Le Sd.Kfz. 268 était équipé d’un FuG 7 et d’un FuG 5 . Cette variante est reconnaissable à l’antenne tige de 1,4 m à l’arrière et à l’antenne tige de 2 m sur le toit de la tour. Plus rare, cette version servait comme véhicule d’officier de liaison avec les aéronefs. 

The typical command Panther tank mounted a rod antenna on the right rear of its turret for its turret-mounted Fu 5. The Sternantenne D (star antenna) for the Fu 8 typically was mounted on a large porcelain insulator protected by an armored cylinder and sat on the center upper rear hull deck. At the top of the star antenna were five radials emanating at 130-degree angles from the main rod/pole. In place of the star antenna on the command Panther tank (Sd.Kfz. 267), the command Panther tank (Sd.Kfz. 268) mounted a Stabantenne (rod antenna) on the center upper rear hull deck for its Fu 7

Extrait de: Panther, Germany’s Quest for Combat Dominance, p. 254

Beaucoup d’options peu expliquées

Cette édition spéciale est un assemblage de kits, donc avec plus de pièces que nécessaire. Or, si les instructions de Dragon indiquent bien les choix à faire à chacune des étapes de construction, elles n’explicitent pas ces choix. Autrement dit: elles n’indiquent pas quel ensemble d’options permet de monter telle ou telle variante. Beaucoup de recherche documentaire me fut donc nécessaire afin de préciser quel Panther je reproduirais exactement. Trois excellents livres m’ont grandement éclairé:

  • Germany’s Panther Tank: The Quest for Combat Supremacy, par Thomas L. Jentz et Hilary Louis Doyle (1995)
  • Panther: Germany’s Quest for Combat Dominance, par Michael Green et Gladys Green (2012)
  • Panther External Appearance, par Roddy MacDougall et Martin Block (2015)

Premières considérations

  • Sans aérographe, je ne peux peindre qu’un camouflage d’usine « hard edges »
  • Sans Zimmerit, ce char doit avoir été produit après l’ordre du 9 septembre 1944
  • Produit par M.A.N., seul fournisseur de Befehls-Panther

Limitations imposées par le kit

  • L’antenne étoilée Sternantenne en fait un Sd.Kfz. 267
  • La grille trouée en son centre implique un Kampfraumheizung du côté gauche
  • Seulement 2 Gummigefederte Stahllaufrollen (roues sans pneus)
  • Pas de « chin gun mantlet »

Premières implications

  • Un Kampfraumheizung au côté gauche implique que le char a été produit après le 21 septembre 1944
  • Les roues sans pneus ne seront pas utilisées car ce n’est qu’à partir d’avril 1945, que M.A.N produisit des chars avec une paire de telles roues à l’avant

Construction

Une foule d’options

J’ai passé beaucoup de temps à faire les bon choix, même si les résultats sont parfois imperceptibles une fois le montage terminé. Les conseils d’un modéliste m’ont aidé, en plus du tableau suivant, tiré de Germany’s Panther Tank: The Quest for Combat Supremacy (1995).

Source: Germany’s Panther Tank: The Quest for Combat Supremacy, p. 90

Pour chaque étape de construction, les choix que j’ai dû faire sont ci-dessous indiqués en rouge.

Choix faits à l’étape [1]

Roues libres, à l’arrière : celles de début de production, ou celles auto-nettoyantes, plus larges

Starting in October 1944, a 650 mm diameter self-cleaning idler wheel replaces the smaller idler that have given problems through built up of mud and ice

Extrait de: Germany’s Panther Tank / The Quest for Combat Supremacy, p. 97

Pales de ventilations de début de production (pièce D5) ou renforcées (D21).

Due to the demand for improved cooling and to strengthen the fan blades that were bent when hit, starting in September 1944 a redesigned fan was installed. Panthers with then new fan were marked with a red cross painted on the intake grill

Extrait de: Germany’s Panther Tank / The Quest for Combat Supremacy, p. 96

Choix faits à l’étape [2]: système de suspension

Mécanisme de la roue d’entraînement (drive sprocket) à l’avant: pièces G4 ou G8

standard small roller on the final drive housing or the later skid shoe seen on some M.N.H manufactured vehicles at the end of the war

Extrait de: Dragon Smart Kit No. 6268 1:35th Scale Review

Butée (bump stop) avant: pièce C19 (fin de production) ou C20 (début de production)

Butée arrière: E13 (début de production) ou E14 (fin de production)

Bump stops are designed to improve the ride while protecting the vehicle’s suspension which in the case of the Panther prevented the vehicle from “bottoming out” or the Wanne floor hitting the ground. Another function of this protection that was just as important was limiting the travel of the swing arms which prevented damage to the torsion bars connected to these. There were four Anschlagböcke (bump stop 48393-4) fitted to the lower sides of the Panther Wanne. These can also be found described as Jochen (yokes) in period documents. There was an additional two Anschlagböcke (bump stop 48393 U5), one on each side of the Wanne at the front of the vehicle. Both of these designs used Belleville washers (48303-69) a type of spring that resembles a semi conical washer, these had additional rubber packers between them.

Extrait de Panther External Appearance, p. 169

The instructions aren’t clear on which of the bump stops to use but you should go with parts C20 and E13 for the early G and parts C19 and E14 for the late G

Extrait de: Dragon Smart Kit No. 6268 1:35th Scale Review

Choix fait à l’étape [3]: roues

Comme le char que je reproduis fut construit au plus tard en février 1945, celui-ci ne pouvait compter les roues toutes en métal apparues à l’arrière de quelques Panthers à partir d’avril 1945.

Ceci avait aussi une incidence, à l’étape précédente, sur le choix des dernières barres de torsion, à l’arrière du char. Les instructions du kit Dragon 6268, sur lequel est basé mon édition spéciale, m’ont indiqué les pièces à utiliser. La seule différence que j’ai pu observer, après coup, est la taille de leurs embouts sur lesquels sont fixées les roues.

Choix faits à l’étape [4]: système d’échappement

À cette étape consacrée à l’arrière du véhicule, j’étais tenté d’utiliser les beaux Flammenvernichter, mais les instructions de mon kit commandait de les ignorer. D’autres combinaisons de pièces auraient permis toutes les configurations de système d’échappement qu’on connues les Panther G.

These are: 1. the original G config of single pipe with cast armour guard, 2. the single pipe/cast guard with sheet metal covers added over the pipes, 3. Single pipe with welded armour guard with sheet metal covers, 4. Flamm mufflers with welded armour guards and 5. Flamm mufflers with later style cast armour guard. 

Extrait de: Rye Field Model kit RM5016 Review
Tuyaux d’échappements simples protégés de feuilles de métal courbées avec des bases rectangulaires soudées. Ces feuilles de métal furent en quelques sortes les précurseurs des Flammenvernichter installés en fin de guerre pour cacher aux avions ennemis les lueurs du métal incandescent.

Je devais également choisir quelle poignée associer au cric jack. Je me suis fié à la page 195 de Panther External Appearance pour préférer la poignée droite.

Choix fait à l’étape [6]: mitrailleuse avant

Cette étape indique comment monter le Kugelblend 50, une mitrailleuse orientable en avant du char. Celle-ci pouvait être retirée pour être utilisée ailleurs, en quel cas l’ouverture se voyait refermée par un bouchon.3 J’ai choisi de placer la mitrailleuse avant sur ce Panther G, mais j’ai utilisé le bouchon pour mon Panther A en Italie.

Le kit fournissait deux types d’ouvertures blindées qui ne me paraissaient pas bien différentes. J’ai choisi au hasard.

Choix faits aux étapes [8] et [9]: ventilation du bloc moteur

Le système de ventilation du char demandait une attention particulière. Il était déjà convenu que notre modèle utiliserait le Kampfraumheizung, un système de chauffage reconnaissable à cette partie surélevée apparue sur le côté gauche des Panthers à partir d’octobre 1944. Il me fallait décider de le montrer fermé ou non. Et d’ajouter, oui ou non, des persiennes sur les autres grilles du bloc moteur.

Also included for the left intake is the raised crew compartment heater [Kampfraumheizung] in two parts with the inner section fitted to the engine deck door and the other over the intake with additional parts for the “pie sliced” intake covers with one fully closed and the other open to use as desired. Included for the intake grills are round etched mesh covers but these are designed to fit the normal right intake grill and the raised heater intake but can’t be used if you choose to use both flat intake grills as the left side mesh has a hole in the middle to fit the heater intake. 

The four air intake grills at the corners of the engine deck are separate parts that fit into the cut-outs in the deck but care is needed when fitting these as the detail is different at each end of the grills and should be fitted with the bevelled intake to the outside. There are also very small pin marks on the top of these grills but after you attach the etched mesh screens provided these are not visible and so are not a problem.

Also supplied are the sliding shutter covers for the right side intakes with both fully closed and open covers provided and these should only be used when the raised heater intake cover is used and only on the right side intakes.

Extrait de: Dragon Smart Kit No. 6268 1:35th Scale Review

Mais…

The assembly plants would also start installing louvers over the starboard side rectangular armoured air intake grills to work in conjunction with the Warmluftbeheizung. M.N.H. was the first assembly plant to install these on Panther Fgst.Nr. 12887729 completed on 9th December, M·A·N do not appear to have installed these louvers prior to this as Panther Fgst.Nr. 121298 completed by M·A·N around 7th December does not have these fitted. 

Extrait de: Panther External Appearance, p. 172

Conséquemment, j’ai finalement opté pour un Kampfraumheizung ouvert. Et les autres grilles d’aération n’ont pas été recouvertes de persiennes.

Étapes [13], [14] et [15]: tourelle

Comme il le fallait pour un Befehls-panther, le trou de la mitrailleuse coaxiale a été fermé par un bouchon.

La trappe d’évacuation de la fumée était moulée sur les Panthers produits par M.A.N., alors que ceux de la firme M.N.H. montraient d’évidentes soudures4

Jusqu’en janvier 1945, la coupole du commandant des chars Panther était équipée d’un rail cintré permettant d’y faire glisser une mitrailleuse anti-aérienne, un système nommé Fliegerbeschußgerät. Ensuite, un simple pivot permettait à la mitrailleuse d’être orientée dans tous les sens.

On 24 January 1945, MNH was ordered to immediately cease welding the ring onto the commander’s cupola for the anti-aircraft mount. A simplified device was to appear shortly. Starting in March 1945, a post, welded onto a periscope guard on the commander s cupola, served as the base for swivelling the new anti-aircraft machine gun mount.

Extrait de: Germany’s Panther Tank / The Quest for Combat Supremacy, p. 102

Une fois précisée la date de production du char que je modélisais, soit l’automne 1944, j’ai choisi d’assembler le Fliegerbeschußgerät.

Mon kit permettait que la trappe du lance-grenades fumigènes demeure fermée ou soit ouverte. Je l’ai choisie ouverte. Ce choix m’a permis de réutiliser la pièce avec la trappe fermée sur ma seconde version du Panther A.

The Nahverteidigungswaffe (close defense weapon) projector was mounted in the roof of the Panther tank turret and operated by the loader. It was a breech-loaded device that traversed 360 degrees and could fire smoke grenades or an antipersonnel high-explosive (HE) grenade. Firing instruction would had to have come from the tank commander.

Extrait de: Panther, Germany’s Quest for Combat Dominance, p. 123

Chenilles

Une nouveauté et un grand défi pour le modéliste débutant que j’étais: les chenilles à monter morceau par morceau. En effet, le Smart Kit de Dragon/Cyberhobby fournissait des « Magic Tracks » au lieu des chenilles en une seule bande de caoutchouc.

Le « magique » de la chose est que les maillons s’insèrent les uns dans les autres par simple pression, et que l’ensemble de la chenille demeure ensuite flexible et maléable, permettant ce « sag » réaliste si recherché. Il existe des kits où les maillons doivent être reliés par des axes. D’autres ajoutent encore au niveau de difficulté en requérant d’assembler chaque maillon à partir de trois pièces! À 85 maillons la chenille, cela nécessite un travail de moine!

Le kit de Dragon fournissait un tas de maillons « Magic Tracks », mais également une certain nombre de maillons à ainsi assembler à partir de trois pièces. Ceux-ci sont plus précisément moulés, et ses interstices sont plus large, pour qu’ils s’emboîtent bien autour des dents des roues d’entraînement, à l’avant du char.

Peinture

J’ai d’abord cherché si je pouvais reproduire un camouflage deux tons observé en fin de guerre.

Mais, justement, en établissant que mon char avait été produit à l’automne 1944 par l’usine M.A.N., cela forçait un camouflage trois tons, fait de Dunkelgelb RAL-7028, d’Olivegrün RAL-6003 et de Rotbraun RAL-8017. Le fait que les Befehls-panther n’étaient produits que par M.A.N. permettait un camouflage qu’en anglais on dit « hard edges ». En usine, le camouflage était moins diffus que celui peint par les soldats selon leur propre mélange et leur interprétation des instructions. Chez M.A.N. en particulier, les contours des taches de camouflage étaient particulièrement nets. Mon camouflage serait donc plus découpé que celui illustré sur la boîte de Dragon/Cyberhobby et pourrait être fait sans aérographe.

De toutes mes références sur le sujet, le livre qui m’a été le plus utile pour ce projet fut celui publié en 2016 par AK Interactive, écrit par Martin Block et illustré par Roddy MacDougall: Panther External Appearance. Cette capture donne un idée du niveau de détails et la qualité de leur recherche documentaire:

Dans ce livre, entre autres informations, les auteurs différencient de façon très précise les schèmes de peinture, par période et par manufacturiers. J’y ai appris que les motifs de camouflage des usines M.A.N. affichaient des caractéristiques distinctives. Et leurs Befehls-Panther, également.

C’est ainsi que j’ai finalement pu précisément choisir le char que j’allais reproduire:

Le Panther 151 abandonné à La Gleize, en décembre 1944, faute d’essence. Les Alliés ont ensuite fait sauter sa tourelle. À l’arrière, l’antenne en étoile d’un char de commandement. Le commandant de ce char était le SS Werner Herman Gustav Pötschke.

Camouflage

J’ai commencé par légèrement couvrir le char avec les deux différents apprêts en aérosol de Vallejo que j’avais, dont ce détestable vert fluo. Je savais que je repasserais ensuite avec la bonne couleur après avoir peint les ouvertures de la même couleur que l’antirouille rouge utilisé par les Allemands. Ensuite, comme que pour mon Tiger I, j’ai utilisé de la gomme à dessiner pour faire les masques de mes différentes couleurs. J’ai scrupuleusement suivi ce que la plaquette de Panther External Appearance indiquait, en imaginant les endroits non illustrés.

Oil dot filter

Chaque projet est l’occasion d’expérimenter de nouvelles techniques. Après de timides essais avec la peinture à l’huile sur mon premier Panther, cette fois j’ai osé la technique du « oil dot filter ». Elle consiste à placer de minuscules points de différentes couleurs de peinture à l’huile, qui sont ensuite étendus de façon non uniforme à l’aide d’un pinceau trempé dans un solvant. Ce filtre enrichi les couleurs de base. Et dans le cas d’un camouflage, l’uniformise.

Il me fallait donc préalablement protéger les couleurs de mon camouflage. J’essayai donc un autre truc lu sur les forums de modélistes: le fini à plancher que les américains nomment « Future ». Ici, au Québec, Johnson la commercialise sour le nom de « Pledge ». Les modélistes recommandent souvent ce produit afin d’obtenir une véritable couche glacée sur laquelle les décalques se fixent mieux et, surtout, les wash et pinwash coulent bien. Pour la technique « oil dot filter », cette couche de fini à plancher servit avant tout à m’assurer que les couleurs de base ne seraient pas altérées, en particulier par le solvant de ma peinture à l’huile. En rétrospective, je crois que cette étape n’était pas nécessaire: le solvant pour une peinture à l’huile, ce « white spirit », ne semble pas affecter la peinture acrylique sous-jacente…

Décalques

Le kit Dragon ne fournissait comme décalques que les croix standards.

Je me suis donc commandé l’ensemble « LSSAH Panther Ausf G, Ardennes 1944 » d’Archer. En plus des croix et des numéros de chars « au stencil », il contient les petis « A » blancs montrant l’approbation de l’inspecteur, ainsi que des numéros de série à six chiffres, les Fahrgestellnummer.

Fahrgestellnummer

Trouver le bon numéro de série demanda à lui seul une longue analyse.

Source: Germany’s Panther Tank: The Quest for Combat Supremacy, p. 89

Un char produit par M.A.N. en septembre 1944 avait un numéro d’enregistrement compris entre 120953 et 121092, inclusivement. Pour octobre: entre 121093 et 121170.

Les registres de livraison permettent de constater que la 1.SS-Pz.Div. a reçu une vingtaine de Panthers à la troisième semaine d’octobre, puis une vingtaine d’autres, ses derniers avant la bataille, vers le 10 novembre. Les livraisons précédentes remontaient au mois de juin.5 Compte tenu de ses caractéristiques, notamment l’absence de Zimmerit et son camouflage d’usine, le char de Pötchke faisait vraisemblablement partie d’une de ces deux commandes.

Par ailleurs, Panther External Appearance précise systématiquement les Fahrgestellnummer des chars qu’il décrit.

Après avoir éliminé les numéros connus pour les chars bien photographiés, j’ai arrêté mon choix sur le 121080. Il ne se trouvait pas tel quel sur ma feuille de décalques, alors j’ai découpé ce qui était nécessaire pour créer le mien.

Weathering

La vie active du char de Pötschke ne dura que de huit à dix semaines, avant son abandon pour manque d’essence. Il n’a pas vraiment eu le temps de rouiller. Son rôle de char de commandement, en retrait, l’a probablement soustrait à la plupart des tirs ennemis. Bref, ce char ne fut pas bien abimé. Par contre, dans les boues des Ardennes, il a pu amplement se salir.

Pour l’essentiel, je sali mon modèle réduit avec les pigments de Vallejo 73.104 « Terre de Sienne Clair » et, surtout, 73.109 « Ombre Naturelle ». Sous la caisse j’utilisa un peu du mélange acrylique texturé 73.807 « Boue européenne ».

Je fis la gaffe de vaporiser sur mon travail aux pigments du vernis en aérosol. Il en résultat des taches blanchâtres, comme les taches de calcium sur nos bottes d’hiver au Québec. Heureusement, je n’ai fait ce test que sous la caisse, et ce fut facilement corrigé par plus de pigments.

Puis, une fois les pigments posés, j’ai « métalisé » ce qui devait l’être. L’extérieur de certaines roues en contact avec les chenilles fut peint avec du Tamiya XF-56 « Metalic Grey ». Pour les chenilles, les maillons les plus visibles furent frottés avec des pigments gras, de Tamiya également.

Ultérieurement, j’ai aussi ajouté des égratignures et des éclats à l’aide d’un produit fort intéressant acheté pour un autre projet: les crayons « Lead Weathering Set » d’AK Interactive. Ceux-ci permettent un travail très fin. Et un d’eux, en graphite, permet encore plus facilement de donner un aspect métallique à des endroits stratégique, comme les arêtes d’une ou l’autre pièce.

Touches finales

Pour apprécier les derniers détails auxquels je me suis attardé afin de reproduire la plus fidèlement possible le char de Pötschke, il convient de regarder de plus près ma photo de référence.

Sur ce détail de la photo de référence, on peut voir deux antennes sur le pont arrière, et des crochets sur la tourelle.

Antennes

Comme le toit a été soufflé par une explosion, on ne peut que conjecturer s’il y avait une troisième antenne. Alors, j’ai dû fouiller la question… Une page de mon site est d’ailleurs consacrée aux radios allemandes.

Sur papier, la configuration des antennes devait être différente selon que le char de commandement servait de liaison aérienne ou non. Mais, dans les faits, il arrivait souvent que les trois antennes soient installées peu importe si le Panther jouait le rôle d’un Sd.Kfz.267 ou d’un Sd.Kfz.268

The external appearance of the Pz.Bef.Wg. Panther should indicate which particular function the vehicle was configured to perform. The Sd.Kfz.267 should have a Sternantenne D mounted on the porcelain insulated Antennenfuss Nr.1 at the rear of the engine deck for the FuG 8 radio and a 2.0m Stabantenne on the Turm roof for the FuG 5. The Sd.Kfz.268 should have a 1.4m Stabantenne mounted on the Antennenfuss on the port side of the engine deck for the FuG 7 radio and a 2.0m Stabantenne on the Turm roof for the FuG 5. Pz.Bef.Wg. Panthers were issued to the troops with all three Antennen, period photographs however show that all of the antennas frequently installed irrespective of whether there was a radio fitted that would receive a signal from them or not.

Extrait de: Panther External Appearance, p. 67

Mon modèle réduit devait donc comporter trois antennes: la Sternantenne D (déployée à sa hauteur minimale), une antenne « courte » sur le côté gauche du bloc moteur, et une antenne « longue » sur le toit. Restait à savoir comment les peindre…

Je les ai d’abord peintes camouflées, comme vu sur des photos du Panther no. 211 conservé au Musée de Saumur. Mais, au moment de prendre des photos, j’ai constaté qu’un tel camouflage, loin de cacher les antennes, attirait sur elle l’attention. J’ai donc regardé de plus près les photos d’époque à ma disposition et les antennes y étaient d’une couleur uniforme foncée. Au bout du compte, lors de la finalisation de mon projet, les trois antennes furent recouvertes de l’apprêt Vallejo Hobby Paint 28.004 « UK Bronze Green ».

Crochets « maison » sur tourelle

On les voit à peine sur la photo de référence, mais la tourelle du char 151 de Pötschke était ceinturée de crochets permettant d’y suspendre, entre autres, des liens de rechange pour les chenilles. Ces crochets n’étaient pas du même type que ceux installés en usine, faits de pièces de métal plat plié. Il semble la division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler aie fabriqué ses propres crochets.

« The extremely distinctive LAH turret spare track hangers can be seen to good effect in this photo, they were made of round bar bent into the shape of a figure 5 which was then welded to the top and side of the turret. No other units involved in the Ardennes offensive used this style of spare track hanger ». Source: Duel in the Mist, p. 158-159

Tiger Model Designs vend de tels crochets, et son sympathique propriétaire m’a offert un service personnalisé. Recommandé!

Roue de secours

Toujours sur la photo de référence ci-dessus, on voit une roue déposée tout à l’arrière du bloc moteur. On peut également croire qu’il en manque une sur son côté droit, vers l’avant du char. Mais, une autre photo de la même scène m’a fait conclure que la roue sur le bloc moteur en était une de secours. Un tel agencement est observable sur cette image tirée d’un film de propagande montrant l’arrière du char 211 d’Herbert Kaufmann.

Source: Duel in the Mist, p. 84

Jerricanes

Le mainmise sur du pétrole comptait parmi les objectifs importants des Allemands lors de la seconde bataille des Ardennes. La prise de la ville XXX devait sécuriser leur approvisionnement de cette ressource. Au quotidien, sur le champs de batailles, les forces allemandes cherchaient à saisir de l’essence. Le Kampfgruppe Peiper a réussi, ça et là, à saisir des dépôts d’essence aux Américains. Pour cette raison, et pour illustrer leurs différences, j’ai ajouté sur les côté du char de Pötchke des jerrycans allemands et américains.

Leçons apprises

  • Viser la véracité historique nécessite une temps fou en recherches
  • MagicTracks: mieux vaut plus de liens que moins, afin de limiter la tension
  • Ne pas vaporiser du vernis sur des pigments
  • Un couche de vernis avant le oil dot filter n’est pas nécessaire

Épilogue

Dans un premier temps, ce projet s’est fait relativement vite… Mais, il attendit très longtemps sa figurine. Je voulais d’abord refaire l’équipage de mon Marder III. Surtout, la restauration de mon Panther A fut interminable, me procura des pièces pouvant améliorer aussi mon Panther G.

La galerie en haut de page montre donc le Panther G vraiment terminé, avec tous ses ajouts: ses nouvelles chenilles, ses antennes, des jerricanes allemands et américains, et sa mitrailleuse anti-aérienne.

Pages connexes

Bibliographie

  • ANDERSON, Thomas et Vincent Vail (1996). Panther. Concord, 74 p.
  • CULVER, Bruce (1975) Panther in Action. Squadron/Signal, 51 p.
  • JENTZ, Thomas L. et Hilary Louis Doyle (1995) Germany’s Panther Tank: The Quest for Combat Supremacy. Shiffer, 156 p.
  • JENTZ, Thomas L. et Hilary Louis Doyle (1997) Panther Variants 1942–45. Osprey, 48 p.
  • JENTZ, Thomas L. et Hilary Louis Doyle (2003) Panzer Tracts No.5-1: Panzerkampfwagen Panther Ausf. D With Versuchs-Serie Panther, Fgst. NrV2. Panzer Tracts, 76 p.
  • JENTZ, Thomas L. et Hilary Louis Doyle (2006) Panzer Tracts No.5-4 Panzerkampwagen Panther II and Panther Ausfuehrung F. Panzer Tracts, 61 p.
  • KADARI, Yannis, ed. (2010) Panther au combat. Batailles & Blindés Hors série no. 13, 123 p.
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  • HART, Stephen A (2003) Panther Medium Tank 1942-45. Osprey, 48 p.
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  • TROJCA, Waldemar (1999) Pzkpfw. V Panther vol. 1. AJ Press, 100 p.
  • TROJCA, Waldemar (1999) Pzkpfw. V Panther vol. 3. AJ Press, 172 p.
  • TROJCA, Waldemar (2000) Pzkpfw. V Panther vol. 4. AJ Press, 116 p.
  • TROJCA, Waldemar (2001) Pzkpfw. V Panther vol. 5. AJ Press, 100 p.
  • TROJCA, Waldemar (2003) Pzkpfw. V Panther vol. 6. AJ Press, 100 p.
  • TROJCA, Waldemar (2003) Pzkpfw. V Panther vol. 7. AJ Press, 124 p.
  • TROJCA, Waldemar (2006) Pzkpfw. V Panther vol. 8. AJ Press, 136 p.
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  • WINNER, John (2011) Fgst.Nr. Panther Tanks with source information for each entry [pdf]
  • WRÓBEL, Arkadiusz (s.d.) Pz.Kpfw. V Panther. Top Colors no. 1, Kagero, 50 p.
  • ZALOGA, STEVEN J. (2008) Panther vs Sherman: Battle of the Bulge 1944. Osprey, 80 p.

Webographie

Wikipedia

Notes

  1. En anglais: « photoetched »
  2. Panther1944 Panzerbefehlswagen Panther
  3. Panther External Appearance, p. 195
  4. Panther External Appearance, p. 144
  5. Panther allocations 1944

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