





















| Nom | T-34/76B |
| Constructeur | Usine 183 de Kharkov (KhPZ) |
| Date de production | Printemps 1941 |
| Unité d’attache | 101e division blindée |
| Théâtre d’opération | Smolensk (juillet 1941) |
| Kit | Dragon 6205 (2004) |
| Pièces supplémentaires | Archer 88006, Tiger Model Designs 3026, Eduard 35723, BitsKrieg BK-067, Eureka XXL ER-3523 |
| Période de réalisation | Septembre 2021 à avril 2022 |
| Effort | 168 heures |
Contexte historique

Dans les notices historiques de mes premiers modèles réduits, un nom revenait: le T-34 soviétique. Le chasseur de chars Marder III fût improvisé précipitamment afin de pouvoir percer les blindages des chars lourds KV-1 et des chars moyens T-34. Quant au Panther, apparu à Koursk en 1943, son design fut directement inspiré du T-34: chenilles larges, long canon et blindages inclinés.
Au début de l’Opération Barbarossa, à l’été 1941, les Allemands progressèrent rapidement en territoire russe, mais constatèrent que ces deux nouveaux chars soviétiques pouvaient leur réserver de bien mauvaises surprises.
Le 24 juin, le général Pavlov, chef du Front de l’Ouest, décide de monter une contre-attaque contre le 3e groupe de panzers. Il ordonne au général Boldin, son chef opération, de lancer un assaut vers Grodno pour empêcher les Allemands de sceller leur encerclement autour de Bialystok. Sans couverture aérienne, sans communication ni soutien logistique, les 6e et 11e corps mécanisés ainsi que le 6e corps de cavalerie ont peu de chance de réussir cette mission suicide. Après une journée de combat, le résultat est sans appel : le 6e corps a laissé 50% de ses effectifs sur le carreau et les deux corps mécanisés ont été étrillés par les pièces antichars ennemies et une Luftwaffe omniprésente. Mais deux éléments sont mis en lumière par cette charge sans espoir. D’abord, la bataille d’anéantissement souhaitée par les Allemands est retardée à cause de l’écart croissant entre le 3e groupe de panzers et ses unités d’infanterie censées le soutenir. Surtout, les nouveaux chars T-34 et KV-1 soviétiques ont causé d’énormes difficultés aux unités antichars allemandes et ont même semé la panique dans les rangs des Panzerjäger (chasseurs de chars).
Cette attaque menée par les nouveaux blindés soviétiques n’est pas un cas isolé. Dans le secteur du groupe Nord, le 24 juin, des KV-1 viennent frapper les éléments de pointe de la 6e division de panzers. Or, à ce moment-là, la 1re flotte aérienne allemande censée couvrir les troupes au sol ne dispose d’aucun bombardier en piqué Stuka car ils ont tous été affectés au groupe Centre. L’apparition soudaine de ces « mastodontes » désorganise complètement les troupes allemandes. Les tirs des pièces antichars n’ont aucun effet sur leur épais blindage et les contre-attaques menées de front et sur les flancs par des panzers type IV sont toutes des échecs.
Ce combat de chars – l’un des tout premiers du conflit germano-soviétique – paraît anecdotique au regard de l’ampleur des opérations. Pourtant, il va avoir des conséquences majeures sur la doctrine allemande dans l’emploi et la conception même des panzers. En effet, les tanks sont au départ utilisés contre l’infanterie et ses armes d’appui. Avec l’arrivée des KV-1, les Allemands vont produire des panzers plus lourds, plus larges, technologiquement plus avancés et avec une plus grande puissance de feu. Mais cette course au gigantisme et à la technologie arrivera trop tard et avec des productions trop faibles par rapport aux rustiques T-34, très faciles à produire et en grandes quantités. Le tank moyen T-34 est une machine remarquable, mieux blindée et plus rapide que les panzers IV. L’armement est en outre plus puissant et ses larges chenilles lui permettent d’évoluer dans la boue et la neige. Pour le général von Kleist, chef du 1er groupe de panzers, le T-34 est le meilleur blindé du monde.
Extrait de: Guerre totale à l’Est: Nouvelles perspectives sur la guerre germano-soviétique (1941-1945), p. 154-155
À l’automne, un grand nombre de ces deux nouveaux chars soviétiques furent rassemblés autour de Mtsensk. Ils étaient désormais conduits par des équipages convenablement formés, et menés par des stratèges inspirés des tactiques allemandes.2 C’est alors que le T-34 imposa sa puissance et créa son mythe:
On 4 October 1941, the 4th Panzer Division, part of General Heinz Guderian’s Panzer Group 2 suffered a severe setback at Mtsensk, near Oryol. Hence Guderian demanded an inquiry into the realities of tank warfare on the Eastern Front, suggesting that the quickest solution was to produce a direct copy of the T-34.
Extrait de: German encounter of Soviet T-34 and KV tanks, Wikipedia [en]
Les caractéristiques du T-34 évoluèrent tout au long de la guerre, notamment au gré des déménagements successifs des usines le produisant. À la fin, il était plus massif et son canon de 76mm avait été remplacé par du 85mm. C’est alors qu’on commença à parler de « T-34-85 ». De nos jours, on distingue d’ailleurs ces deux versions majeures par les termes « T-34/76 » et « T-34/85 ».
Pour ma part, je voulais reproduire le char qui a surpris les Allemands en 1941. Mon intérêt pour cette période était certes historique, mais avant tout esthétique: le design original du T-34 demeurant le plus élégant.
Marquage et camouflage
Comme plusieurs modélistes l’ont fait avant moi, mon intention initiale était de peindre mon T-34 d’un beau vert profond et de l’affubler de la fameuse étoile soviétique rouge. Mais, ce vert n’était pas si foncé qu’on peut le croire, et cette marque rouge demeurait rare. Je devais envisager un autre marquage, mais Dragon ne me simplifia pas la tâche…
Propositions du kit Dragon 6205
Dragon fournit les décalques pour deux schèmes de peinture qui induisent de masquer partiellement le revêtement vert appliqué en usine: le premier sous un blanc lavable, le second avec des taches brunâtres.
- 1ère Brigade blindée de la Garde, près de Moscou, en mars 1942
- 130e Brigade blindée, 21e Corps blindé, Front du Sud, en avril 1942

1ère Brigade blindée de la Garde
Dans le cas de la 1ère Brigade blindée de la Garde, le kit de Dragon fournit des décalques facilitant la reproduction d’un camouflage bien particulier…

An interesting winter camouflage pattern appeared on the T-26 and T-34 tanks which had served with the 1st Guards Armored Brigade and 11th Armored Brigade during winter 1941/42. Most surfaces of these tanks were uniformly painted white, with some areas covered with stripes which mimicked the rut patterns that appear in the snow. This kind of camouflage was applied using special grids which served as stencils. For this reason it is sometimes called « grid camouflage » (other names are “winter forest” and “net camouflage”). This pattern was developed at the end of the 1930s. According to some sources, the Soviets recognized it as the best winter camouflage pattern, but its drawback was that its application was highly labor-intensive. During the later stages of war these patterns practically disappeared.
Extrait de: Real Colors of WWII, p. 117
Dans mes recherches, j’ai aussi vu, en anglais et en russe, les expressions « traces de pneus » et « cage de poulet » pour désigner ce camouflage unique.
Bien qu’intéressant, j’ai dès le départ écarté cette option. D’abord, je ne me sentais pas encore prêt à tenter les techniques nécessaires, avec « chipping fluid » et « washable white ». De plus, mes recherches ne m’ont pas permis de trouver des photos de T-34 « modèle 1941 » (ou T-34/76B) avec ce camouflage qui n’a été utilisé que le premier hiver de la Guerre Patriotique.
Л2-КС (L2-KS)
Je trouvais la seconde proposition de Dragon séduisante. Mais, les photographies d’époque que j’ai pu trouver de T-34 marqués « Л2-КС » montrent toutes des roues en fonte, sans pneus. J’en ai conclu que Dragon s’était à plusieurs égards trompé. En fait, il demeure possible mais bien peu probable que quelques modèles produits avant l’invasion allemande aient survécu jusqu’à l’hiver suivant.
Tout simplement vert
S’il fût assemblé au printemps ou à l’été 1941, il est plus que probable qu’un T-34 soit demeuré tout vert, sans camouflage, jusqu’à l’hiver :
At the outset of the 1940s, Soviet industry began production of only three paints in the form of a thick paste, which was to be diluted with oil varnish containing gasoline or naphtha. These colors were 4BO – Dark Green, 6K – Dark Brown and 7K – Green Black. Dark Green 4BO paint remained the basic color, which was to be used to cover up to 50% of a vehicule.
Tanks were painted with two or three-color camouflage. Irregular large spots were painted using colors 6K and 7K, which were supposed to cover about 25% of the vehicule. Amphibious tanks and tankettes were painted with small Dark Brown 7K spots on standard 4BO paint.
Appropriate white camouflage was used during the winter. Armored vehicles were covered with white paint and later, paint allowing for special paint schemes was applied. On a broad scale, the first time winter camouflage paint schemes were used during the Soviet-Finnish war, though in some units tanks remained unpainted until the end of war. […]
In 1940-1941, units were supplied with new armored vehicles, including the KW and T-34 tanks. They were painted with standard 4BO paint, for it was planned that appropriate camouflage would be painted on after the complete formation of armored units. Further, Stalin was planning an attack not defense, and during a massed attack the problem of camouflage was of lesser importance.
That is also why few armored vehicles had the required camouflage paint schemes during combat in the summer and fall of 1941. Exceptions were armored trains that were particularly susceptible to aerial attack and to be properly camouflaged. Two and three-colored variations were used. Camouflage paint schemes were used on a wider scale in the 1st Armored Division, in some units of the South-Western Front as well as, oddly enough, the 6th Armored Division 28th Mechanized Corps, whose T-26 tanks were sent to occupy Iran.
The wide use of camouflage paint schemes was again applied during the battle for Moscow in November and December 1941, using, of course, winter camouflage schemes. In the winter period, standard 4BO White paint was used for camouflage.
Extrait de: Tank Power vol. IV: Stalin’s Tanks, p. 16-19.
Il faut tout de même faire attention à quel corps mécanisé on le rattache :
A well-known example of the use of tricolor camouflage schemes are the tanks from the 4th and 15th Mechanized Corps, which operated in the western section of the Soviet Union during the summer of 1941. The patterns carried by these AFVs consisted of patches of Protective 4BO, Dark Brown 6K and Sand 7K.
Extrait de: Real Colors of WWII, p. 111
Autres décalques du kit
En plus des décalques pour ses deux propositions, le kit Dragon en fournit toute une série qui s’appliqueraient sur des chars peints simplement en vert. Malheureusement, aucune précision n’est donnée par Dragon. Il m’a donc fallu faire une fois de plus mes propres recherches. Il s’est avéré que la plupart des illustrations de Cartograf sont également erronées puisque ces marquages ornaient des modèles plus récents de T-34.

Une alternative intéressante…
Dans T-34 Shock: The Soviet Legend in Pictures, de Francis Pullham, la photo d’un véhicule avec un marquage particulier attira mon attention. En plus du triangle sur la trappe du commandant destiné à l’aviation amie, d’autres triangles étaient peints sur le côté de la tourelle. L’excellent site russe T-34 Inform possède deux photos de ce même char:


Sans décalques appropriés pour mon projet, j’aurais pu facilement peindre ce marquage moi-même. Deux photos prises de différents angles au même moment auraient constitué une excellente référence. Le fabriquant de décalques Colibri m’ayant aiguillé sur la piste d’un char de la 37e « brigade » blindée, j’ai cherché à vérifier si mon modèle réduit convenait à ce contexte historique. La conclusion fut surprenante, mais à bien y penser tout à fait plausible: ces signes triangulaires furent probablement peints par les Allemands eux-mêmes!

Choix supplémentaires de décalques
Je me suis donc tourné vers Colibri et son kit de décalques destinés spécifiquement aux T-34 produits au printemps ou à l’été 1941.

J’ai d’abord envisagé reproduire le T-34 marqué Бей фашистов! Mais, il n’est pas certain que ce marquage soit approprié pour la variante bien précise que permet le kit Dragon.
En résumé, cette variante de variante T-34/76B est en fait le tout premier modèle de T-34 avec canon F-34, produit par l’usine 183 de Karkhov entre février et juin 1941. Par la suite, les caractéristiques externes des T-34 évoluèrent et se diversifièrent selon les usines, acquérant des caractéristiques que mon kit Dragon ne reflète pas.
J’ai ensuite songé à représenter ce T-34 du Front de l’Ouest qui, en octobre 1941, fonça dans une colonne motorisée du Pz.Rgt 39, détruisant tout sous son passage.3 Mais, le « no. 62 » était chaussé des chenilles gaufrées, et non de celles, plus simples, du début de production.

J’ai finalement opté pour le no. 11 de la 101e division blindée qui, au sein du Groupe Iartsevo, a glorieusement participé à la Bataille de Smolensk, à la fin de juillet 1941.

La bataille de Smolensk de 1941 (10 juillet – 10 septembre 1941) est le premier affrontement, sur le front de l’Est à Smolensk, entre les troupes allemandes du Groupe d’armées Centre et l’armée soviétique. Elle signale un certain redressement des Soviétiques sur la portion centrale du front de l’Est, ceux-ci parvenant à freiner pendant deux mois l’avance du groupe d’armées Centre vers Moscou, grâce à de nombreuses contre-attaques, mal coordonnées et très coûteuses, mais qui provoquent l’enlisement des Allemands, les incitant à un changement de stratégie. En cela, la résistance soviétique devant Smolensk marque l’échec de l’opération Barbarossa, l’Armée rouge n’ayant pas été anéantie sur les frontières de l’URSS, comme prévu dans le plan initial.
Extrait de Bataille de Smolensk (1941), Wikipedia.fr
À partir de la mi-juillet 1941, au sein du Groupe de choc Iartsevo4, la 101e participa aux batailles de Smolensk visant à libérer les 16e et 20e armées5 de leur encerclement. Du 18 au 21 juillet 1941, elle y perdit environ 140 chars. Le 21 juillet, la division ne disposait plus que de 70 chars T-26 et BT, et 7 chars KV.

Construction
Les instructions du kit Dragon sont très belles, rendues en couleurs. Certains n’aiment pas, mais elles ne m’ont pas gêné.



Roues
Comme pour la plupart des modèles réduits, les premières étapes consistèrent à monter le train de roulement du char. Certaines pièces nécessitèrent beaucoup de nettoyage et de sablage, afin de me débarrasser des traces de leur attachement à la grappe de plastique injecté.
En général, on ne peint le modèle réduit qu’une fois monté. Mais, pour les roues et leurs pneus c’est autre chose. Par ailleurs, j’utilise de moins en moins du noir pur pour ce qui est supposé être noir. Pour le caoutchouc et les pneus, j’utilise du XF-69 NATO Black ou le XF-27 Black Green de Tamiya. Pour ce projet-ci, je me suis facilité la vie en utilisant du Vallejo UK Bronze Green en aérosol pour les pneus. J’ai d’abord apprêté les roues avec Fine Surface Primer gris de Tamiya, puis peint en vert avec l’aérosol Russian Green d’AK Interactive une leurs faces, avant de les retourner pour peindre l’autre face avec ce UK Bronze Green. Ne restait qu’une mince bande des pneus à peindre. Et tant qu’à peindre en vert le bas de la caisse pour ensuite la recouvrir presqu’entièrement de couleurs de boue et de poussière, j’optai pour du brun comme couleur de base.






Grille du bloc-moteur

Un modéliste avait averti des difficultés que je rencontrai à l’étape [7], au moment de monter la grille au dessus du moteur:
The new radiator exhaust grille (parts G25 and insert MA1) is of the early open type and lacks the stiffener bars that were quickly added. DML provides them as separate parts (MA7). Also included is a cardboard photo of the engine bay directly below the grille area. Missing are the two full-width louvers for the opening (reproduced on the photo) but as the mesh is fine and the photo is close enough (the original parts WERE black and white when new) it should be fine as is.
There are a few minor things to watch for. On the lower hull, a purist would want to remove the rectangular guards in front of the suspension arm mounting holes and also the forward of the two jounce stops (the L-shape « thingy » at the front of the sides of the hull that keeps the arms from going too far up and snapping off).
Source: T-34/76 Model 1941 Review by Cookie Sewell (DML 1/35)
J’ai d’abord essayé de coller la grille en photodécoupe sous la pièce de plastique, comme le voulaient les instructions. Mais la grille se retrouvait trop creuse par rapport à la pièce tout en plastique aussi fournie par le kit. Une erreur dans les instructions?
Je collai le fameux carton noir et blanc représentant les pales entrouvertes et le moteur. Puis j’ajoutai la grille par-dessus, ce qui nécessita un peu de retouches au mastic. Le résultat m’était relativement satisfaisant. Mais, ultimement, j’allais tout refaire l’arrière du char, après m’être décidé à bonifier mon kit Dragon avec un ensemble de pièces complémentaires d’Eduard.





Changement de plan
Je m’étais procuré un ensemble de figurines MiniArt pour accompagner ce T-34. J’ai voulu m’assurer que la figurine du commandant serait bien positionnée dans sa grande écoutille. Une mauvaise surprise me fit abandonner cette option: les traces d’injection sur la face intérieure de la porte. Je ne su les faire disparaître de façon satisfaisante avec le matériel à ma disposition. La trappe devrait rester fermée.



Belles soudures sur tourelle
Assez tôt après le début de l’invasion allemande en Russie, les Soviétiques conclurent qu’il valait mieux construire vite et en grand nombre leur chars, sans s’attarder sur leur finition. Après tout, la durée de vie active d’une char russe n’était que de quelques semaines. Ce char-ci, le dit modèle 1940, comptait plus d’accessoires que ses successeurs, et ses soudures étaient encore d’une belle apparence. Je modifiai donc la tourelle en conséquence, avec des décalques de résine d’Archer.




Maillons de rechange et leurs sangles
Le reste de la construction alla bon train, mais c’est près de la fin du montage que mon perfectionnisme si fit sentir. Pour les terrains glacés, les T-34 apportaient sur leurs garde-boues, des crampons retenus en place par des sangles en toile résistante. Mais, le kit Dragon fournissait des pièces d’un plastique épais qu’il fallait courber, pour une résultat peu réaliste. J’ai tenté de les adapter, puis de faire mes propres sangles à l’aide de papier d’aluminium. J’en étais même rendu à faire les boucles de ces sangles avec de bouts de fils de métal.







Après plusieurs heures et jurons, j’abandonna. Et je commanda, pour ce besoin précis, des pièces en photodécoupe de la compagnie Eduard. Mon projet fut mis sur pause le temps de les recevoir.
Peinture
La couche de base de la caisse fut faite à l’aérosol avec le bien pratique apprêt coloré Hobby Paint 28003 Russian Green 4BO de Vallejo. Puis, j’utilisai des huiles d’Abteilung 502 pour des modulations de couleur.6 Je fis ressortir les détails7 avec de l’huile ABT255 Paynes Grey très diluée. J’ai ensuite peint certains détails surélevés8 et des écailles9 de couleur plus pâle en diluant le vert 4BO de Vallejo avec de la « couleur peau ». L’intérieur des écailles pâles fut fait avec du gris foncé, et des crayons de weathering d’AK Interactive.









Pigments sur le bas de la caisse
Dès le départ, ma « direction artistique » visait à faire contraster le vert de la coque avec un salissage plus orangé. Pour les roues, j’ai fait un badigeon d’huiles couleur ABT093 Earth et ABT035 Buff. J’utilisa un peu de pigments de couleur ocre, et différents autres pigments « terre », que j’appliquai d’abord en un mélange de fixatif10 et d’eau. Puis, je rajouta aléatoirement des pigments secs.







Et on recommence!
Un mois plus tard, je reçu de Pologne mes kits de photodécoupe: un pour ce T-34/76 de début de guerre, et un autre pour un T-34/85 de fin de guerre, commencé en attendant ma livraison. Le but premier était de refaire les crampons et leurs sangles. Mais, évidemment, je ne m’en contenta pas! J’avais également le moyen d’améliorer la ventilation du moteur. Alors, de fil en aiguille, j’arrachai tout ce qui pouvait être remplacé par les pièces en photodécoupe.







Conséquence évidente: j’ai dû aussi reprendre à zéro la peinture du haut de la caisse. D’ailleurs, je n’aimais pas l’écaillage que j’avais fait. Je ne crois plus que des chars d’assaut à la courte durée de vie aient eu le temps de voir leur peinture écailler. Or, mes recherches m’ont amené à conclure que le char que je représentais à Smolensk était sorti de son usine depuis peu. Il pouvait être sale et bossé, mais pas écaillé et rouillé. Lors de ma reprise, j’ai altéré plus subtilement la revêtement vert, sans couleur intermédiaire pâle et par de plus petites taches obtenues avec de la technique de l’éponge.
Nouvelles boîtes d’outils
En plus des photodécoupes, je me suis procuré des boîtes à outils en résine, plus détaillées. J’avais déjà constaté, avec des figurines Alpine, que la résine est plus friable le plastique injecté. En détachant de sa base la plus haute boîte, je l’ai légèrement fissurée, sans l’endommager.





Câbles de remorquage
Les modélistes connaissent la chanson: tant qu’à passer une commande, autant faire le plein pour rentabiliser le coût de livraison. Toujours chez Super-Hobby, situé en Pologne, je me suis procuré deux kits de câbles de remorquage (ou de traction) pour chacun de mes projets de T-34:
- Eureka XXL ER-3523 Towing cable for T-34/76 Mod.1940 Zavod 183 tank
- Eureka XXL ER-3532 Towing cable for T-34/85 Mod.1945 and post-war variants
Les câbles fournis par Dragon était hors échelle et rigides, tandis que ceux du kit Academy étaient en corde. J’avais déjà eu recours aux kits Eureka XXL pour mes projets de Panther et j’en avais été fort satisfait, alors je n’ai pas hésité à investir dans cette solution.




En bas, ceux d’Eureka XXL.

Détails supplémentaires
En dernier lieu, j’ajoutai quelques détails. Comme la photo de référence montrait une pelle sur le côté du char no. 11, j’en ai ajoutée une. Les photos d’époque montrent que deux pelles pouvaient être retenues une sous l’autre par le même dispositif, que j’ai reproduit.



J’ai aussi ajouté leurs câbles électriques aux phares avant, avec du fil de fer d’un diamètre de 0,32 mm (28 ga). Finalement, au niveau de la peinture, je colorai en rouge et bleu le phare de convoi, à l’arrière du véhicule.


Chenilles
C’est un euphémisme: le montage des chenilles n’est pas ce j’affectionne le plus quand je fais mes modèles réduits de chars! Dans ce kit de Dragon, tous les maillons11 sont individuels et attachés à leur grappe12. Chaque chenille nécessite 74 maillons. J’ai donc dû détacher et nettoyer chaque extrémité de quelques 148 pièces de plastiques, une opération de plus de trois heures.
M’étant procuré un autre kit de T-34, je me suis inspiré de celui-ci pour créer mes propres morceaux et faciliter l’assemblage. Sur les photos suivantes, en gris pâles sont les maillons pour ce projet-ci, en gris foncé, les pièces du kit Academy pour un T-35/85 de fin de guerre.










Leçons apprises
- Faire ses recherches dans une langue étrangère est une chose, dans un autre alphabet, une autre!
- L’analyse de photographies d’époque est loin d’être une science exacte
- Un badigeon à base de diluant mât d’Abteilung 502 sèche en taches blanchâtres
Pages connexes
Bibliographie
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Wikipedia
- 1ère Brigade blindée de la Garde, Wikipedia [fr]
- 21st Mechanized Corps (Soviet Union), Wikipedia [en]
- List of Soviet divisions 1917–45, Wikipedia [en]
- List of Soviet tank factories, Wikipedia [en]
- Corps blindés soviétiques, Wikipedia [fr]
- Corps mécanisé, Wikipedia [fr]
- Front du Sud, Wikipedia [fr]
- Tank corps (Soviet Union), Wikipedia [en]
- Ельнинская операция (1941), Wikipedia [ru]
Notes
- Photographie tirée de Images of War – Allied Tanks of the Second World War, p. 85
- Panther: Germany’s Quest for Combat Dominance, p. 17
- En anglais: « rammed »
- En anglais: « Yartsevo ». En russe: « Ярцево »
- Soit une dizaine de divisions
- En anglais: « oil dots filter »
- En anglais: « pin wash »
- En anglais: « highlights »
- En anglais: « chipping »
- En anglais: « pigment binder »
- En anglais: « links »
- En anglais: « sprue »